Nous allons étudier ce que les internautes et sites web peuvent voir de vous.

Tout d’abord, nous allons voir :

• l’e-réputation,
• l’e-notoriété,
• l’identité numérique.

Nous verrons ensuite comment limiter les traces laissées sur Internet et comment gérer sa réputation et sa notoriété sur le web.

L’e-réputation

L’e-réputation, c’est la réputation qu’une personne possède sur internet. Elle est composée de toutes les informations que l’on peut trouver sur elle au travers de :

• notre profil, nos publications et partages sur les réseaux sociaux,
• nos commentaires sur des publications dans les réseaux sociaux,
• nos commentaires d’articles de blog,
• les avis et notation que nous laissons sur des sites web,
• des articles parus dans la presse,
• des images,photos et vidéos publiées sur le web,
• de notre CV en ligne,
• etc.

Pour vérifier votre e-réputation, vous pouvez taper votre nom entre guillemets (ex : “Alexandre DUPONT”) dans Google puis Bing et sur les divers réseaux sociaux pour vérifier ce qui apparaît sur vous.

L’e-notoriété

L’e-notoriété, c’est ce que les autres disent de vous au travers des :

• réseaux sociaux (publication, partages, commentaires…)
• articles de blog,
• sites d’avis,
• presse en ligne,
• les groupes,
• etc.

Pour avoir connaissance de ce qui est dit sur vous, vous pouvez :

• créer des alertes dans Google Alert à partir de votre compte Google (souvent rattaché à une adresse Gmail),
• paramétrer les réseaux sociaux afin d’être notifié de chaque identification dans une publication ou un commentaire,
• utiliser un agrégateur de contenu tel que Hootsuite avec des requêtes particulières sur votre nom ou votre établissement.

L’identité numérique

L’identité numérique est encore plus large puisqu’elle contient l’ensemble des traces que vous avez pu laisser sur Internet au gré de :

• vos recherches sur les moteurs et votre navigation (via les cookies),
• votre inscription/abonnement sur des sites web (espace abonné/client, newsletter),
• vos achats,
• vos téléchargements de documents, vidéos, photos…,
• vos avis et commentaires,
• vos posts et partages sur les réseaux sociaux, les blogs, les groupes,
• formulaires que vous avez complété,
• votre correspondance par e-mail,
• votre utlisation de votre smartphone et de ses diverses applications,
• votre utilisation de tout matériel connecté (dont enceintes ou téléviseur),
• etc.

Quelles sont les données que vous pouvez avoir fournies ?

• votre nom
• votre prénom
• votre date de naissance
• votre adresse
• votre n° de téléphone
• votre e-mail (personnel ou professionnel)
• votre géolocalisation (et vos déplacements)
• votre préoccupation du moment (recherches sur les moteurs ou via une application)
• vos empreintes (digitales, rétinienne…)
• vos photos, vidéos…
• vos documents téléchargés (CV, lettre de motivation….)
• vos opinions (likes, commentaires, avis, publications, repost, retweet…)
• vos liens amicaux et de parenté (notamment sur les réseaux sociaux)
• vos achats en ligne,
• vos informations bancaires (RIB, n° de CB),
• votre numéro de Sécurité Sociale
• vos intérêts (via l’inscription à des newsletters, des webinaires, des listes de souhaits sur les sites e-commerce)
• votre voix (utilisation des applications de reconnaissance vocale ou assistants vocaux)
• l’adresse IP de l’appareil que vous utilisez pour vous connecter à Internet, le système d’exploitation de votre terminal (PC, tablette, smartphone…), le navigateur (Chrome, Safari, Firefox…), le client mail utilisé (Outlook, Thunderbird, SeaMonkey…)
• la fréquence d’utilisation d’un site ou d’une app (via les cookies)
• etc…

Depuis 2011 en France, les hébergeurs et les FAI (fournisseurs d’accès à Internet) ont obligation de conserver les données de connexion pendant un an au minimum. On peut donc retracer vos mouvements un an après, que vous ayez contribué à créer un contenu ou que vous ayez parcouru le site en simple visiteur.

La loi relative au renseignement change la donne : auparavant, vos métadonnées étaient accessibles aux autorités publiques, mais généralement dans le cadre d’une enquête avec instruction judiciaire. Le gouvernement a encore franchi un cap dans la surveillance puisqu’il importe en France le même principe que la boîte noire de la NSA aux États-Unis.

Il s’agit en résumé d’une technologie qui procède à une analyse automatique de l’ensemble des métadonnées des internautes adhérents aux FAI français. En fonction des sites visités et de la fréquence de ces visites, le système détermine si cette personne est « à risque » ou « un bon citoyen ». Le gouvernement n’a cessé de répéter vigoureusement que le système ne serait utilisé que pour traquer le terrorisme mais on imagine sans trop de mal ce qui pourrait en découler.

Comment limiter les traces laissées sur le web ?

Il est important d’utiliser son navigateur en mode de navigation privée.

Utiliser un VPN permet de passer outre la géolocalisation par un changement d’IP et permet également d’accéder à des sites étrangers auxquels nous n’avons pas accès en étant en France.

Depuis la loi sur la protection des données (RGPD), nous avons la possibilité de choisir les cookies que nous acceptons ou pas (et donc de limiter le traçage).

Ne pas laisser son navigateur enregistrer vos informations de connexion à divers sites, ne pas utiliser le même mot de passe pour différents sites, et penser à changer régulièrement vos mots de passe. Vider le cache du navigateur après chaque utilisation (il y a une fonction qui permet de le faire automatiquement à chaque fermeture).

Utiliser des mots de passe forts : longs avec des caractères en majuscules, en minuscules, des chiffres et des signes. Utiliser un gestionnaire de mots de passe, tel que LastPass ou DashLane,  pour stocker vos mots de passe.

Ne pas enregistrer sa carte bancaire (pour un achat ultérieur) sur les sites, quels qu’ils soient, même ceux connus et reconnus. Préférer les e-cartes bleues à usage unique.

Les antivirus proposent généralement une fonction de protection supplémentaire lorsque vous vous connectez à un site bancaire ou e-commerce.

Eviter de raconter sa vie sur internet, de laisser des photos compromettantes : par exemples des photos de soirées avec un verre à la main, des photos déshabillées ou tout simplement intimes. Il est nécessaire de ne pas étaler toute votre vie en public sur les réseaux sociaux.

Vérifier le niveau de confidentialité sur les réseaux sociaux. Pour Facebook par exemple, rendez-vous dans les onglets « Paramètres et outils de confidentialité » et « Paramètres d’identification et de journal ». Là, vous pourrez par exemple :

• interdire l’identification de vous sur une photo par quelqu’un d’autre (« tag »)
• vérifier ce que les autres voient de votre journal en utilisant la fonction « Aperçu du profil en tant que »
• indiquer que vous ne voulez pas que les moteurs de recherche en dehors de Facebook affichent votre profil

Vous pouvez également masquer ou supprimer certaines de vos publications (depuis votre journal) et photos (depuis l’onglet Photos).

Lors de publications, définir votre audience (moi uniquement, ma famille, mes amis, tout le monde….) et créer des audiences personnalisées.

Effectuer une veille constante et utiliser son droit à l’oubli (Loi Informatique et Liberté et RGPD) lorsque c’est nécessaire.

• Si l’information que vous souhaitez supprimer se trouve sur un site web (par exemple l’avis dans lequel vous avez critiqué un peu trop violemment un hôtelier), demander au gestionnaire du site de la supprimer – vous trouverez en général les coordonnées dans la rubrique « Nous contacter ». Sinon, suivez ces conseils de la CNIL.
• Si vous estimez que des moteurs de recherche font remonter de manière abusive des résultats inappropriés suite à une recherche sur votre nom, vous pouvez faire valoir votre droit au déréférencement. Le site de la CNIL vous indique les procédures à suivre en fonction des moteurs et vous propose même un courrier type.
• De manière générale, pour toute plainte relative à votre image sur Internet (refus de déréférencement par un moteur, rectifier les informations détenues par un réseau social, etc.), la CNIL vous guide pour déposer votre plainte.
• Enfin, et à condition d’avoir un budget car les prestations sont chères, vous pouvez vous adresser à des sociétés spécialisées dans le nettoyage d’e-réputation.

La suppression des contenus gênants peut prendre du temps. N’attendez pas ! Sur Internet, il est possible de « noyer » certaines informations en publiant beaucoup d’autres contenus sur le même thème. Noyez les contenus gênants en publiant des informations qui vous mettent en valeur ! Vous ferez ainsi descendre les mauvaises informations dans le classement google (les gens vont très rarement au delà de la 2e page de résultats) et vous limiterez l’accès à ces informations néfastes.

Comment gérer sa réputation et sa notoriété ?

Pour une entreprise (TPE, PME, Infopreneur…), il est important de créer votre site web de manière à gagner en visibilité, donc accroître votre notoriété sur le web. Créer un blog sur votre site afin de communiquer avec vos visiteurs, et publiez régulièrement du contenu afin d’attirer régulièrement des visiteurs et créer un audience.

Revendiquer la page Google My Business de votre entreprise, procéder à sa validation, et la compléter avec l’ensemble des informations. Si elle n’existe pas encore, la créer.

Les réseaux sociaux parlent souvent de vous sans que vous le sachiez (en bien ou en mal). Par ailleurs, la plupart de vos prospects et clients sont sur les réseaux sociaux. Il est donc important d’y être, vous aussi, afin de faire parler de vous, de votre entreprise, de votre marque, et de communiquer avec votre cible. Votre profil peut vous servir pour communiquer en tant qu’individu, votre page professionnelle vous permettra de valoriser votre marque et de répondre aux questions que se posent vos visiteurs, de les renvoyer vers votre site web afin de les convertir, grâce aux groupes vous pourrez créer une communauté autour de votre marque, faire dialoguer vos clients entre eux, et vos meilleurs clients pourront ainsi devenir vos ambassadeurs.

Utiliser des outils de veille tels que Google Alert ou Hootsuite afin de savoir ce qui se dit sur vous.

Répondre aux avis et commentaires sur les réseaux sociaux, les sites d’avis, la page Google My Business… y compris aux avis négatifs, afin de montrer que vous prenez en compte toutes les remarques dans un souci d’amélioration constante de vos services. Un avis négatif n’est pas forcément négatif dans la mesure où celui-ci explique pourquoi la personne n’est pas satisfaite. Il peut parfois s’agir simplement d’une personne qui appartient à la mauvaise cible, ou d’une personne qui n’avait pas (ou mal) compris l’utilité de votre produit ou service, dans ce cas ce commentaire évitera à d’autres d’être dans la même situation.

Il existe des outils tels que Buffer, Agora Pulse ou Hootsuite, pour gérer vos réseaux sociaux en publication, curation et suivi des commentaires. Publier ou re-publier des informations pertinentes (on appelle cela la curation) à l’aide d’outils dédiés comme scoop.it ou Twitter : pensez quand cela est possible à tagguer (ajouter des mots-clés ou des hashtags) vos contenus pour qu’ils soient plus facilement identifiés. Commenter les publications des autres.

Lancer ou participer aux discussions des groupes auxquels vous êtes abonnés sur les réseaux sociaux professionnels. Notre conseil : soyez pertinent et publiez avec modération. Evitez de publier de fausses informations : toujours vérifier les sources (date de publication, auteur, sur quel site…) avant de partager une publication.

En conclusion

L’e-visibilité c’est la visibilité numérique d’une personne ou d’une structure. Elle comprend l’e-réputation (ou votre réputation en ligne), votre e-notoriété (votre notoriété en ligne), et votre identité numérique (toutes les traces que vous laissez sur Internet).

Il est important de suivre ce qu’il se dit sur le web à votre sujet, de vérifier régulièrement quelles sont les informations que vous souhaitez conserver ou supprimer.

Il existe de bonne pratiques et des outils pour limiter les traces que vous laissez sur le web et gérer sa réputation et améliorer sa notoriété sur le web.

Par ailleurs être présents sur le web et les réseaux sociaux permet de contrôler plus facilement ce qui se dit à notre sujet et d’agir.

Enfin être pro-actif sur le web, grâce à un site web avec un blog, grâce aux réseaux sociaux (page et groupes), permet de choisir sa communication, d’organiser et de fédérer des clients qui deviendront vos futurs ambassadeurs, de gagner en notoriété et fidéliser vos clients autour de vous, votre entreprise, votre marque.  

Car il est important de faire sa place au sein de l’écosystème numérique plutôt que de le subir face à une concurrence de plus en plus importante et des habitudes de consommation qui ont changé avec l’arrivée d’Internet et des objets connectés.

A vous maintenant d’appliquer ces quelques conseils.